« Le « Haut-Karabakh » et les sept districts environnants sont, selon le droit international, des territoires légitimes de l’Azerbaïdjan. » C’est par ces mots que, il y a exactement cinq ans, le 9 novembre 2020,, le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, a salué le monde, et en particulier le peuple arménien, quelques minutes après la signature de l’acte de capitulation préparé pour l’Arménie depuis trois décennies.

Peu après, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, félicitait son homologue turc pour « l’opération conjointe réussie au Haut-Karabakh ».

Puis, à la suite du nettoyage ethnique de l’Artsakh en 2023, un général russe, dans la base militaire russo-turque commune, félicitait ses collègues turcs et azerbaïdjanais pour « le rétablissement de l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan » et pour avoir atteint « une paix définitive au Haut-Karabakh ».

Il est douloureux de constater que tout cela s’est produit avec le silence complice, jusqu’à ce jour, de certaines forces occidentales pourtant considérées comme des alliées potentielles du peuple arménien, et ce, alors même que des institutions respectées telles que le Lemkin Institute for Genocide Prevention ou encore Luis Moreno Ocampo, ancien procureur de la Cour pénale internationale, avaient publiquement alerté sur le risque et la réalité d’un génocide contre le peuple arménien.

C’est dans ce contexte qu’il faut également comprendre les « accords du 8 août 2025 » conclus à Washington : malgré certaines apparences positives, leurs 17 points contiennent, en profondeur, des dispositions hostiles aux intérêts arméniens et sont donc inacceptables.

Les conséquences de l’un des jours les plus tragiques de l’histoire du peuple arménien continuent de nous hanter aujourd’hui : on tente de transformer la défaite politico-militaire en une entreprise d’effacement de notre identité nationale, de nos valeurs spirituelles et, finalement, de notre existence en tant que civilisation.

Pour mettre en œuvre ce plan funeste, les ennemis séculaires du peuple arménien disposent certes d’un outil redoutable, le gouvernement collaborationniste de Nikol Pachinian, mais ils n’ont pas réussi à briser le peuple arménien.

L’occupation continue des territoires arméniens, le projet dit de « corridor de Zanguezour », le plan de « retour de 300 000 Azerbaïdjanais en Azerbaïdjan occidental » et la persécution de l’Église apostolique arménienne sont autant d’étapes de ce programme destructeur.

Il est pour le moins ironique que, cinq ans après la capitulation imposée du 9 novembre, l’Azerbaïdjan et la Russie, tout en violant tous les engagements qu’ils avaient pris, n’aient toujours pas permis au gouvernement collaborationniste d’Erevan de se dégager de cette déclaration humiliante, alors même que Nikol Pachinian parle presque chaque jour de nouveaux accords conclus sous médiation américaine. La raison en est simple : la déclaration du 9 novembre contient encore l’exigence non réalisée de créer le « corridor de Zanguezour ».

Le Conseil de l’Alliance Nationale-Démocratique réaffirme que la déclaration imposée à l’Arménie par l’alliance russo-turco-azerbaïdjanaise est illégitime et dénuée de toute valeur juridique. Depuis 2020, des milliers de partisans du Bever l’ont symboliquement déchirée et jetée dans les poubelles de l’histoire.

L’épuration ethnique des Arméniens d’Artsakh et la poursuite des persécutions contre le peuple arménien prouvent une fois de plus que ces forces génocidaires ne peuvent ni ne veulent instaurer une paix véritable dans notre région.

La libération du pays du régime collaborationniste de Nikol Pachinian, la création de conditions internationales garantissant le retour sûr des habitants d’Artsakh, et l’établissement d’une paix juste, durable et réelle demeurent les priorités essentielles de notre mouvement politique.

Conseil de l’Alliance Nationale-Démocratique

Fait à Erevan,
Le 9 novembre 2025